Les policiers israéliens sont des " storm troopers "

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Israel's Police Are Storm Troopers

 

Les policiers israéliens sont des " storm troopers "

 

Gideon Levy

15 mai 2022, 2 h 58

 

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Clashes erupt between police and mourners during the funeral procession of Al Jazeera reporter Shireen Abu Akleh, on Friday.Credit: AMMAR AWAD/ REUTERS

 

Des affrontements éclatent entre la police et des personnes en deuil lors du cortège funèbre de la journaliste d'Al Jazeera, Shireen Abu Akleh, vendredi dernier. Photo : AMMAR AWAD/ REUTERS

 

No Israeli should have slept well on Friday night. Our police are storm troopers. Palestinians have long known this, but Israelis now have to understand this as well: Israel’s police have shed all restraints.

The blue-uniformed policemen and the green-uniformed Border Policemen have become storm troopers in the deepest and most loaded sense of this term; there is no other way of describing them. In a country that has a police force like this, every citizen should be concerned, even very frightened. It’s long been an issue that is not just for Palestinians to worry about; they have become inured to it and bear scars from it; now Israelis should be filled with anxiety too.

Anyone behaving with such barbarity at the funeral of a popular heroine of this land will behave in the same manner under other circumstances as well. Two days ago at a Palestinian funeral, tomorrow at demonstrations or polling booths in Israel.

It’s true that what drives police storm troopers is imperiousness, racism and the sense that Arabs are not human beings. But this trot down a slippery slope cannot be stopped. When there are no boundaries or anyone putting a stop to it – and there are none – everything will be breached much faster than one imagines. Ethiopians, the ultra-Orthodox and peace activists have already tasted some of this; it will soon spread to clubs, concerts and the home of everyone.

The Israel Police have a minister in charge, but all Public Security Minister Omer Bar-Lev had to say on the weekend was reprimand Joint List MK Ofer Cassif for an unnecessary blow he delivered to a policeman blocking his way, accompanied by some rude comments as well. If this is a minister for public security and this is his party, the Labor Party, we’re better off having Kahanist lawmaker Itamar Ben-Gvir fill the role. It couldn’t get much worse, and Ben-Gvir will at least evoke some objections. On Friday night, the so-called government of change, incompetent and indifferent, evoked a yearning for its predecessor.

 

 

 

It couldn’t get much worse than the brutal clubbing of people carrying a coffin in which a revered journalist is lying, in the course of a national event. The fact that policemen did this in view of the world’s cameras only illustrates to what extent this is the only language they know, of which they’re not even ashamed. Forget for a moment these police thugs, who are heroes when confronting the weak in their hour of mourning. But what about their commanders? After all, senior officers participated in this revolting club-fest as well. No, this was not an “image disaster,” as some sanctimonious people claimed, it was a mega-disaster, a moral and political one. With such a police force in our capital, we don’t have a democracy.

 

Aucun Israélien n'aurait dû bien dormir dans la nuit de vendredi à samedi. Nos policiers sont des troupes d'assaut. Les Palestiniens le savent depuis longtemps, mais les Israéliens doivent maintenant le comprendre aussi : la police israélienne ne connaît plus de limite.

Les policiers en uniforme bleu et les agents de la police des frontières en uniforme vert sont devenus des storm troopers dans le sens le plus gravement négatif de ce terme, il n'y a pas d'autre façon de les décrire. Dans un pays où de telles forces de police sont à l’œuvre, chaque citoyen devrait être inquiet, voire terrifié. Cela fait longtemps que les Palestiniens ne devraient pas être les seuls à craindre ce problème. Ils en sont coutumiers et en portent les stigmates, maintenant, les Israéliens devraient eux aussi être terrifiés.

Quiconque se comporte avec une telle barbarie lors des funérailles d'une héroïne populaire de ce pays se comportera de la même manière dans d'autres circonstances également. Il y a deux jours lors d'un enterrement palestinien, demain lors de manifestations ou dans des isoloirs en Israël.

Il est vrai que l'ignorance, le racisme et la croyance que les Arabes ne sont pas des êtres humains sont les motivations des troupes policières d’assaut. Mais dévaler cette pente glissante ne peut être arrêté. Lorsqu'il n'y a pas de limites ou que personne n'en impose – ce qui est le cas - toutes les autres violations se produisent beaucoup plus vite qu'on ne l'imagine. Les Éthiopiens, les ultra-orthodoxes et les militants pacifistes y ont déjà goûté, cela s'étendra bientôt aux clubs, aux concerts et au domicile de tout un chacun.

Un ministre est en charge de la police israélienne, mais tout ce que ce ministre de la sécurité publique, Omer Bar-Lev, a eu à dire ce week-end, c'est qu'il a réprimandé Ofer Cassif, député de la Liste unifiée, pour le coup qu'il a porté inutilement à un policier qui lui bloquait le passage, en l’assortissant de quelques commentaires grossiers.

Puisqu’il s'agit d'un ministre de la sécurité publique et de son parti, le parti travailliste, il vaudrait mieux que le député kahaniste* Itamar Ben-Gvir occupât ce poste. Cela ne pourrait être pire, et Ben-Gvir susciterait au moins quelques objections. Vendredi soir, le soi-disant gouvernement-du-changement, incompétent et indifférent, a provoqué le regret de son prédécesseur.

* : kahanisme : sionisme religieux extrémiste, a été interdit & considéré comme terroriste. À l’extrême droite de l’extrême droite...

 

On ne pouvait pas faire pire que de matraquer violemment des personnes portant le cercueil où reposait une journaliste révérée, lors d'un hommage national. Le fait que des policiers aient agi de la sorte devant les caméras du monde entier montre à quel point c'est l’unique langage qu'ils connaissent, ce dont ils n'ont même pas honte. Oublions un instant ces voyous de la police qui seraient des héros lorsqu'ils affrontent des gens sans défense au cours d’une cérémonie funéraire. Mais qu'en est-il de leurs donneurs d’ordre ? Après tout, des officiers supérieurs ont également participé à cette révoltante festivité du " club ".

Non, il ne s'agit pas d'une " image désastreuse ", comme le prétendent certains moralisateurs, mais d'une énorme catastrophe morale et politique. Avec de telles forces de police dans notre capitale, nous ne sommes pas en démocratie.

 

 

 

 

They shouldn’t have been there in the first place. The minister should have instructed them to that effect, and the commissioner should have executed the order. But Police Commissioner Kobi Shabtai has returned to being a commander of the Border Police, the sick and violent occupation force, allowing his policemen to strike out as wildly as they saw fit. They came there already with reinforcements, precisely so they could do what they did. Why are reinforcements needed at a funeral? Why have the police there anyway? Bar-Lev should have stopped it in advance, or at least stopped it as it was unfolding. But Bar-Lev is absent and the commissioner opted for this.

 

De prime abord, ils n'auraient pas dû être là. Le ministre aurait dû donner des instructions dans ce sens, et le commissaire aurait dû s’y conformer. Mais le commissaire de police Kobi Shabtai est redevenu un commandant de la police des frontières, la force d'occupation écœurante et violente, qui permet à ses policiers de se déchaîner à leur guise. Ils étaient venus avec des renforts, précisément dans le but de faire ce qu'ils ont fait. Pourquoi des renforts seraient-ils nécessaires lors d'un enterrement ? Pourquoi la police était-elle là de toute façon ? Bar-Lev aurait dû anticiper & ne pas le permettre, ou au moins l'arrêter au moment où ça se passait. Mais Bar-Lev est absent et le commissaire a fait le choix de ce qui s’est produit.

 

À lire également:

 

  •  

  • Biden : les actions de la police israélienne lors des funérailles d'Abu Akleh  " doivent faire l'objet d'une enquête ".

  • Le commissaire ordonne une enquête sur la conduite de la police israélienne lors des funérailles d'une journaliste d'Al Jazeera.

  • La violence de la police israélienne lors des funérailles d'une journaliste d'Al Jazeera révèle un problème plus profond.

 

Nothing would have happened had the Palestinians been allowed to mourn their heroine in their city, as free people, even if only for a moment. She was someone the IDF had apparently killed, as they’ve killed other journalists in the past. Is there any point in noting that no Israeli journalist was ever killed by Palestinians in the occupied territories?

 

After this disgraceful funeral, it’s no longer important who shot Shireen. You may have killed her? The least you could do is let her people accompany her on her last journey. But no. As noted by MSNBC correspondent Ayman Mohyeldin, Israel not only doesn’t allow Palestinians to live as Palestinians, it also doesn’t allow them to die as Palestinians. Actually, it doesn’t allow them to die as human beings. It snatches and barters their corpses, and now its policemen knock down coffins from the shoulders of people carrying them. You couldn’t get a more morbid snuff act.

Storm troopers is a derogatory term for cruel occupier forces. This makes Israel’s police force storm troopers. Coming soon to your neighborhood.

 

Rien ne serait arrivé si les Palestiniens avaient été autorisés à pleurer leur héroïne dans leur ville, en tant que peuple libre, même si ce n'était que pour un moment. C'était quelqu’un qui, apparemment, avait été tué par les FDI, comme elles ont tué d'autres journalistes dans le passé. Est-il utile de rappeler qu'aucun journaliste israélien n'a jamais été tué par des Palestiniens dans les territoires occupés ?

FDI : forces de défense israéliennes, tsahal, l’armée.

Après la honte qui a couvert ces funérailles, il n'est plus important de savoir qui a tué Shireen. Peut-être est-ce vous ? Le minimum que vous auriez pu faire eut été de laisser son peuple l'accompagner dans son dernier voyage. Mais non. Comme l'a noté le correspondant de MSNBC Ayman Mohyeldin, Israël n’interdit pas seulement aux Palestiniens de vivre en tant que Palestiniens, il ne leur permet pas non plus de mourir en tant que tels. En fait, il ne leur permet pas de mourir en tant qu'êtres humains. Il s’empare et marchande leurs cadavres et maintenant ses policiers font tomber les cercueils des épaules de ceux qui les portent. Vous ne pourriez pas avoir un acte barbare plus morbide.

Storm troopers est un terme péjoratif pour désigner les forces d'occupation impitoyables. Ces actes font des forces de police d'Israël des storm troopers. Elles arriveront bientôt dans votre quartier.

 

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