Talus du 6 novembre 2019

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Talus du 6 novembre 2019
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Talus du 6 novembre 2019

Carte Talus

International

 

Julian Assange

Pour compléter l’annexe du 1er novembre une tribune plus ancienne de Nils Melzer qui expose très clairement la situation & son enjeu. La voici, intégralement, depuis le site Les Crises dans une traduction (corrigée) de Olivier Berruyer.

 

[CENSURE] Révéler la torture de Julian Assange, par Nils Melzer, rapporteur spécial de l’ONU sur la torture

À l’occasion de la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, 26 juin 2019

 

Je sais, vous pensez peut-être que je me fais des illusions. Comment la vie dans une ambassade avec un chat et un skateboard peut-elle être assimilée à de la torture ? C’est exactement ce que j’ai pensé, moi aussi, quand Assange a fait appel à mon bureau pour se protéger. Comme la plupart des gens, j’avais été inconsciemment empoisonné par la campagne de diffamation incessante, qui avait été diffusée au fil des ans. Il a donc fallu frapper une deuxième fois à ma porte pour attirer mon attention à contrecœur. Mais une fois que j’ai examiné les faits de cette affaire, ce que j’ai trouvé m’a rempli de répulsion et d’incrédulité.

 

Je me suis dit qu’Assange devait être un violeur ! Mais ce que j’ai découvert, c’est qu’il n’a jamais été accusé d’une infraction sexuelle. Certes, peu après que les États-Unis eurent encouragé leurs alliés à trouver des raisons de poursuivre Assange, deux femmes ont fait la une des journaux en Suède. L’une d’entre elles a affirmé qu’il avait déchiré un préservatif et l’autre qu’il n’en avait pas porté un, dans les deux cas lors de rapports sexuels consentis – ce qui n’est pas exactement le cas dans la plupart des scénarios de ” viol ” dans toute autre langue que le suédois. Rappelez-vous, chaque femme a même soumis un préservatif comme preuve. Le premier, supposément porté et déchiré par Assange, n’a révélé aucun ADN, ni celui d’Assange, ni celui de la femme, ni de qui que soit d’autre. Allez comprendre… Le second, utilisé mais intact, aurait prouvé qu’il s’agissait d’un rapport sexuel ” non protégé “. Allez comprendre, encore une fois. Ces femmes ont même envoyé un texto disant qu’elles n’avaient jamais eu l’intention de porter plainte, mais qu’elles avaient été ” poussées ” à le faire par une police suédoise zélée. Allez comprendre, encore une fois. Depuis lors, la Suède et la Grande-Bretagne ont tout fait pour empêcher Assange de faire face à ces allégations sans avoir à s’exposer simultanément à l’extradition américaine et donc à un procès spectacle suivi d’une peine de prison à vie. Son dernier refuge avait été l’ambassade de l’Équateur.

 

D’accord, pensai-je, mais Assange doit sûrement être un hacker ! Mais ce que j’ai découvert, c’est que toutes ses révélations lui avaient été divulguées librement, et que personne ne l’accuse d’avoir piraté un seul ordinateur. En fait, la seule accusation défendable de piratage informatique contre lui a trait à sa tentative infructueuse de briser un mot de passe qui, si elle avait réussi, aurait pu aider sa source à couvrir ses traces. Bref : une chaîne d’événements plutôt isolée, spéculative et sans conséquence ; un peu comme essayer de poursuivre en justice un conducteur qui a tenté sans succès de dépasser la limite de vitesse, mais a échoué parce que sa voiture n’était pas assez puissante.

 

Eh bien, je me suis dit qu’au moins nous savions avec certitude qu’Assange est un espion russe, qu’il s’est ingéré dans les élections américaines et qu’il a causé la mort de personnes par négligence ! Mais tout ce que j’ai trouvé, c’est qu’il publiait constamment des renseignements véridiques d’intérêt public sans aucun abus de confiance, de contrepartie ni allégeance. Oui, il a dénoncé des crimes de guerre, de la corruption et des abus, mais ne confondons pas sécurité nationale et impunité gouvernementale. Oui, les faits qu’il a révélés ont permis aux électeurs américains de prendre des décisions plus éclairées, mais n’est-ce pas simplement la Démocratie ? Oui, il y a des discussions éthiques sur la légitimité de divulgations non expurgées. Mais si un préjudice réel avait réellement été causé, comment se fait-il que ni Assange ni Wikileaks n’aient jamais fait l’objet d’accusations criminelles ou de poursuites civiles pour une juste indemnisation ?

 

Mais alors, me suis-je retrouvé à plaider, Assange doit sûrement être un narcissique égoïste, faisant du skate à travers l’ambassade de l’Équateur et étalant des excréments sur les murs ? Eh bien, tout ce que j’ai entendu du personnel de l’ambassade, c’est que les inconvénients inévitables de son hébergement dans leurs bureaux ont été traités avec respect et considération mutuels. Cela n’a changé qu’après l’élection du président Moreno, lorsqu’on leur a soudainement demandé de trouver des calomnies contre Assange et, quand ils ne l’ont pas fait, ils ont rapidement été remplacés. Le Président a même pris sur lui d’offrir ses ragots au monde entier, et de dépouiller personnellement Assange de son asile et de sa citoyenneté équatorienne sans aucune procédure légale.

 

Mais j’ai finalement compris que j’avais été aveuglé par la propagande et qu’Assange avait été systématiquement calomnié pour détourner l’attention des crimes qu’il avait exposés. Une fois déshumanisé par l’isolement, le ridicule et la honte, comme les sorcières que nous brûlions sur le bûcher, il était facile de le priver de ses droits les plus fondamentaux sans provoquer l’indignation publique dans le monde entier. C’est ainsi qu’un précédent juridique est en train d’être établi, par la porte de derrière de notre propre complaisance, qui peut et sera appliqué à l’avenir tout aussi bien aux divulgations du Guardian, du New York Times et d’ABC News.

 

Très bien, me direz-vous, mais qu’est-ce que la diffamation a à voir avec la torture ? Eh bien, c’est une pente glissante. Ce qui peut sembler n’être qu’une simple “calomnie” dans le débat public, devient rapidement une “intimidation” lorsqu’elle est utilisée contre des personnes sans défense, et même de la “persécution” lorsque l’État est impliqué. Maintenant, il suffit d’ajouter le caractère intentionnel et les souffrances aiguës, et ce que vous obtenez est une torture psychologique à part entière.

 

Oui, vivre dans une ambassade avec un chat et un skateboard peut sembler une bonne situation quand on croit le reste des mensonges. Mais quand personne ne se souvient de la raison de la haine que vous subissez, quand personne ne veut entendre la vérité, quand ni les tribunaux ni les médias ne demandent des comptes aux puissants, alors votre refuge n’est vraiment qu’un bateau en caoutchouc dans une piscine remplie de requins, et ni votre chat ni votre planche à roulettes ne vous sauveront la vie.

 

Même ainsi, vous direz vous peut-être, pourquoi dépenser autant d’énergie pour Assange, alors que d’innombrables autres personnes sont torturées dans le monde entier ? C’est parce qu’il ne s’agit pas seulement de protéger Assange, mais d’empêcher un précédent susceptible de sceller le sort de la Démocratie occidentale. Quand pour la première fois, dire la vérité sera devenu un crime, alors que les puissants jouissent de l’impunité, il sera ensuite trop tard pour corriger le tir. Notre voix aura capitulé face à la censure et notre destin face à la tyrannie sans limites.

 

Cette tribune a été proposée pour publication au Guardian, au Times, au Financial Times, au Sydney Morning Herald, à The Australian, au Canberra Times, au Telegraph, au New York Times, au Washington Post, à Reuters et à Newsweek.

Aucun n’a répondu positivement.

 

Pourtant dans cette liste, certains (le New York Times, le Guardian, mais aussi Le Monde, Der Spiegel ont travaillé avec WikiLeaks et publié les documents qui valent aujourd’hui à Julian d’être accusé d’espionnage) ne se sont pas gênés (tant que ça rapportait…) pour publier les révélations de Wikileaks qui ont mené Julian à ses prisons.

Mais, rassurez-vous, ces torchons ne sont aucunement inquiétés par le gouvernement étasunien actuel, ni surtout ne prennent haut & fort la défense de Julian.

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Le dernier papier en date du " monde " (niel, pigasse, kretinsky) à propos de Julian :

La justice suédoise rejette la demande d’arrestation de Julian Assange pour viol

Cette demande aurait permis d’émettre un mandat d’arrêt à l’encontre du fondateur de WikiLeaks, déjà emprisonné au Royaume-Uni.

Publié le 03 juin 2019 à 17h32 - Mis à jour le 03 juin 2019 à 21h26

 

& toujours le terme viol… & l’insistance : " aurait permis d’émettre un mandat d’arrêt... " pas du tout sur les raisons qui ont fait rejeter la demande ni son origine… mais la calomnie continue par des chemins pervers.

 

Dans ce papier fort embrouillé, on trouve aussi :

Mais il fait par ailleurs l’objet d’une demande d’extradition vers les Etats-Unis (sic), où il a été inculpé d’espionnage pour avoir publié, en 2010, en collaboration avec plusieurs journaux dont Le Monde, des documents secrets sur la diplomatie américaine et les guerres en Irak et en Afghanistan.

J’ai déjà écrit dans un Talus précédent que l’espionnage au profit de toutes, ça s’appelle journalisme mais ça ne semble pas évident pour " le monde ", allez comprendre ! Remarquez : y’a p’têt’ pas de journaliste chez eux.

Effectivement, le 5 avril 2010 à 20h46, avec moultes précautions pour ne pas risquer d’être accusé de réception (non, c’est idiot), d’être à l’origine de la fuite, ni de sembler prendre parti dans sa diffusion, le monde publiait :

WikiLeaks vient de rendre publique une vidéo classifiée de l'armée américaine révélant l'assassinat d'une dizaine de personnes, dont deux journalistes de Reuters, dans la banlieue de Bagdad en juillet 2007.

 

Dans l’article on trouve même :

[…] 12 juillet 2007. Deux hélicoptères Apache de l'armée américaine survolent Bagdad. Un groupe d'hommes marche dans une rue déserte. Deux d'entre eux sont visiblement armés. Depuis l'un des hélicoptères, un soldat demande l'autorisation de tirer. [...]

Selon l’igpn, (ah non, je m’ai encore foutu dedans), selon le monde, des types qui baladent des appareils photo (pour leur taf : ils étaient journalistes), sont " visiblement armés ". Ben finalement, vu qu’on sait (depuis peu) que les fauteuils roulants, les lunettes de piscine, le sérum physiologique, les caméras... sont des armes par destination, entre le monde & l’igpn…

 

le 31 mai 2019, un papier reprend les conclusions de Nils Melzer (qui, il faut le repréciser, était accompagné de deux médecins spécialistes dans l’examen des victimes de torture) :

Julian Assange présente des symptômes de « torture psychologique »

[…] Le rapporteur des Nations unies sur la torture, qui a rencontré Julian Assange en prison, dénonce une « campagne implacable et sans retenue d’intimidation et de diffamation » contre le fondateur de WikiLeaks. [...]

avec un lien vers un éditorial qui exonère le monde de son absence de soutien à Julian, au prix d’inexactitudes voire de mensonges :

[…] L’inculpation est pour le moment limitée au fait d’avoir aidé sa source, l’analyste militaire Chelsea Manning, à avoir piraté un ordinateur du gouvernement : c’est donc Assange le hackeur qui serait visé [...]

Assange n’a jamais été un hacker : il était éditeur de Wikileaks, Chelsea Manning était accréditée pour l’accès aux documents qu’elle a fait fuiter : aucun piratage.

Ou de fantaisies comme :

[…] Ce qu’il s’est passé ensuite avec Julian Assange est complexe, mais il en ressort une ligne directrice : le militant antiaméricain s’attaque aux secrets des pays démocratiques, et rarement à ceux de pays totalitaires. Il a travaillé pour Russia Today, la télévision pro-Poutine financée par le Kremlin. Et il a utilisé WikiLeaks, durant la campagne présidentielle américaine de 2016, comme diffuseur de documents subtilisés par les services secrets russes au Parti démocrate et à sa candidate, Hillary Clinton, dans le but de la discréditer. Il a, ce faisant, comme Moscou, aidé Donald Trump à remporter l’élection. [...]

Jolis secrets " démocratiques " trahis que la divulgation  d’une vidéo de l’assassinat de civils & de journalistes, de magouilles du parti " démocrate " pour éliminer Sanders de la candidature aux élections présidentielles au profit de clinton, etc !

Appeler ça " antiaméricanisme " ne tient pas du raccourci mais de l’amalgame, pour rester poli.

Assange a démenti l’origine russe des documents du parti démocrate. On peut croire qui on veut, Nils Melzer, après enquête, a choisi Assange.

Il est facile d’accuser RT d’être un canal de propagande pro poutine sans faire sa propre auto-critique :

Le journal le monde dément faire campagne pour emmanuel macron

C’était sur RT, justement.

Le monde a beau démentir :

Voyage dans la France de Macron

De Lyon à Metz en passant par Brive-la-Gaillarde, pendant trois mois, « Le Monde » est allé à la rencontre de ceux qui aujourd’hui envisagent de voter pour le candidat d’En marche !

Publié le 24 mars 2017 à 12h48 - Mis à jour le 27 mars 2017 à 10h01 Florence Aubenas

 

De toutes manières, avec le recul, en particulier le traitement des Gilets jaunes par cette feuille de chou propagandiste (pauvre Hubert Beuve-Méry), difficile d’avoir quelque doute que ce soit.

Sur Lundi Matin le 22 janvier 2019 :

De la violence médiatique - Alain Brossat

« S’il est un journal qui a su choisir son camp et abuser en toute clarté de sa position dominante depuis le début du mouvement des gilets jaunes, c’est bien Le Monde »

&, pour mémoire, deux merveilles (parmi une multitude d’autres) que je ne qualifierai pas, pour préserver vos chastes oreilles.

Pingouins jaunes       peuple uber alles                   

 

Depuis le 31 mai, sur les conditions d’incarcération de Julian, sur le rapport de Craig Murray, rien, nadazéro, que dalle !

& vous auriez des doutes sur la liberté de la presse, l’intégrité des chefferies éditoriales ? Vraiment… pour si peu ?

Heureusement, j’ai là de quoi vous rassurer :

Sibeth Ndiaye était l’invitée des Matins de France Culture [...]. Parmi plusieurs sujets, le refus d’accréditer les médias RT et Sputnik est revenu sur la table. [...]

«Sur les médias que vous avez cités, je ne sais pas si on peut les considérer en tant que tels, c’est une vraie question déontologique que la profession à mon sens doit se poser. Je sais qu’elle est difficile à apporter d’un point de vue déontologique mais moi je considère que ce ne sont pas tout à fait des médias libres tels qu’on peut les connaître en France. En France, vous avez personne qui relie (sic) les éditos de Frédéric Says, je ne suis pas sure (sic) que ce soit complètement le cas pour les reportages de Sputnik ou RT», a déclaré Sibeth Ndiaye. [...]

J’espère que vous êtes convaincues…

D’ailleurs, pour terminer de vous convaincre, comme le... " relit " Sputnik, la profession a déjà répondu à la " vraie question déontologique " (congrès du SNJ, syndicat national des journalistes) :

Communiqués de presse, Congrès national

Congrès de Biarritz

Refus d'accréditations répétés et ciblés à RT France : une inquiétante dérive du pouvoir

[…]

Motion votée à l'unanimité moins 5 abstentions et un vote contre.

Biarritz, le 11 Octobre 2019

 

Donc, quand vous la verrez, dites-le à sibeth (il semblerait qu’elle s’appelle vraiment comme ça), elle a pas l’air d’être au courant. Dites-lui aussi d’aller jeter un œil là-dessus : Médias français, qui possède quoi que vous connaissez déjà.

 

Précision :

Il ne s’agit pas de considérer RT ou Sputnik comme des références ultimes, bien loin de là, la propagande pro russe y est suffisamment évidente (mais globalement limitée aux sujets touchant à la Russie) pour ne tromper personne.

En revanche, sur le traitement du mouvement des Gilets Jaunes, RT fournit de réelles infos (je lis très rarement Sputnik). Ce n’est pas le cas des media dominants qui pratiquent le journalisme de préfecture, pro fdoc* évidemment, jusqu’à des journaux télé qui inversaient l’ordre chronologique des séquences pour montrer les violences policières comme des " réponses " à celles des Gilets Jaunes...

Ou d’autres qui ont totalement ignoré l’existence des GJ pendant des mois.

 

* forces de l’ordre capitaliste

 

Cul de lampe

 

Secrets

Pour en revenir aux " secrets des pays démocratiques " :

pourquoi & comment une véritable démocratie aurait-elle besoin de secrets d’État dont le peuple serait au courant, vu qu’il exercerait le pouvoir ?…

Alors la question devient : quel est l’intérêt des secrets d’état ? & accessoirement : pour qui ?

Quand on s’intéresse aux " secrets " des états-unis, on peut se demander si leur politique étrangère dominatrice ne tient pas du totalitarisme : selon les données publiées par le SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute, Institut International de Recherche sur la Paix de Stockholm, cible du lien en anglais) en avril 2019, les dépenses militaires dans le monde se sont élevées à 1 822 milliards US$ en 2018, dont 648,8 pour les seuls états-unis. Sans vouloir vous embarquer dans des calculs trop compliqués : 648,8 ÷ 1822 = 0,3561

C’est à dire que les states ont représenté 35,61 % des dépenses militaires mondiales en 2018. Plus d’un tiers du total ! & ce serait pour assurer la paix dans le monde ? Dans ce cas c’est une " paix " bien meurtrière, au profit des entreprises étasuniennes & ce depuis longtemps. L’expression " république bananière " est là pour en perpétuer le souvenir, même si la United Fruit Company n’existe plus. Y’a plus de secret !

 

Voilà, ce petit Talus dédié à Julian se termine, merci de diffuser l’adresse de cette page (ou d’envoyer le pdf ou le epub) au maximum de ce que vous pourrez : comme le dit Julos Beaucarne, j’ai parfois l’impression de faire autant de bruit qu’un moustique qui pète...

La prochaine édition sera davantage généraliste.

 

& comme d’hab, si vous souhaitez transmettre l’adresse du Talus :

HTTPS://WWW.LETALUS.ORG/

ou https://www.letalus.org

ou encore, plus simplement : letalus.org

 

 

PARA NOSOTROS NADA, PARA TODOS TODO

pour nous rien, pour tous tout

 

Tux Gilet Jaune

 

 

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